AMAP paniers semaine 12 , du 18 au 20 mars 2025

Les prix de nos légumes 

Plus haut  je prenais l'augmentation des prix de nos achats de biens et services depuis 5 ans . 

Les coûts des travailleurs, des plants, des graines, de l'énergie et des amendements, c'est ça qui fait l'essentiel des dépenses au quotidien. Et là  ces montants ont carrément explosé !

Dans le même temps , au niveau national , il y a eu  une déconsommation de fruits et légumes .

On y échappe pas . Pour nous aussi  les quantités vendues sont en diminution .

La raison est bien certainement l'augmentation des prix de l'alimentation , et des fruits et légumes particulièrement. 

•  l'indice des prix à la consommation  +  16.4 %  depuis 2019 , 
• l'indice des prix du poste "Légumes frais, hors pommes de terre et autres tubercules"  +  35 %  en 5 ans   (source france-inflation.com)

 Ils ont augmentés depuis 5 ans ?

 Alors oui, il  y a des produits qui ont augmenté, d'autres qui n'ont pas bougé, et même certains qui ont carrément baissé.

La hausse a été de 4.05 %  en 5 ans  dans les paniers amap

Pour atteindre ce résultat, chaque produit est  pondéré en fonction des quantités effectivement reçues. .

La tomate ancienne a chuté de 8 %, mais elle pèse quand même 8,7 % de la valeur totale des paniers.

De leur côté, les concombres ont grimpé de 20 %, mais ils ne comptent que pour 1,7 % des paniers..

Dans le détail :

• concombre, courgette  : prix   +20%  en 5 ans 
• Salades, radis, carottes , aubergines, choux , patate douce, fraise, oignon frais , pomme de terre , hélianthi :  +  2 à 10 %
• Courge  , pleurote, mâche, endive, céleri , épinard , tomate cerise ,poivron, fenouil  :  + 0 % en 5 ans .
• Tomates anciennes,  oignons  secs , chayotte, choux cabus , prix  de -2 à -10 %

Produire quand il y a de la demande, ça revient de plus en plus cher 

 Depuis le Covid, bien plus qu'avant, les vacances scolaires, et surtout les mois de juillet et août, sont des périodes où la fréquentation des marchés chute complètement.

Les clients sont en vacances .

Les 2 mois d'été, c'est la période où nombreux sont  les  fruits et légumes  en pleine production.

On commence avec les incontournables  de l'été : pastèques, tomates, courgettes... La saison bat son plein, ce qui veut dire que c'est à ce moment-là que les coûts de production sont les plus bas de l'année.

Mais voilà, le souci, c'est que pendant l'été, il n'y a plus beaucoup de clients. Alors, on se retrouve avec des productions qu'on perd ou qu'on donne.

Résultat : on ne produit quasiment plus à ce moment-là.

On s'adapte et produit  quand les clients , et les amapiens , en demandent , souvent au printemps !

On cultive sous serre chauffée.

Ce n'est pas une mince affaire : ça demande des installations techniques , de l'énergie qui coûtent  beaucoup  et de plus en plus   ,  Ainsi que pas mal de savoir-faire et une bonne grosse dose de prise de risque.

Au final, produire sous serre, ça revient cher (  on lisse le prix de vente sur toute la saison ) mais on le fait pour répondre à ce que le marché demande. Pas le choix !

Les remises en AMAP

à l'origine, il y a longtemps, dans un autre monde même, pour 20 €, je remplissais un panier avec 24 € de légumes au prix du marché, soit 16.8 % de rabais.

Avec l'augmentation des amap, on prenait notre petit camion Iveco pour faire les livraisons, et il était toujours bien rempli.

Plus on produisait et livrait, plus ça faisait baisser les coûts fixes, ce qui vous a permis de profiter de remises allant jusqu'à 25 %. ... ( et bien  plus en été  il y a quelque temps  ) 

Maintenant, on livre avec un petit utilitaire, parce que les quantités livrées ont été divisées par deux. Malgré ça, les remises, elles, n'ont pas bougé , jusque maintenant .

On est allés au bout du possible 

On a réussi à traverser tant bien que mal la période difficile de 2021 à 2023.

Depuis 2020, nos tarifs sont restés  quasiment inchangés. ( + 4.05 % )

.On pensait naïvement qu’on arriverait à garder nos clients.

Nos produits sont top qualité, on bosse en agroécologie.

Mais voilà, les clients ont filé : plus grand monde sur les marchés, à la ferme, et les AMAP se sont vidées.

Les grandes surfaces, avec leur comm’ bien rodée, ont capté nos clients .

Nos revenus ont chuté quand   les charges ,  elles , ont explosé.

On n'a plus de quoi entretenir ou améliorer notre outil de production aujourd'hui.

Mais ce qui est vraiment plus inquiétant ,

en pensant à l’avenir de la ferme, à ma retraite qui approche, et à l’arrivée d’un nouveau associé, on a un problème 

Aujourd'hui la ferme  ne tourne plus assez bien pour accueillir sereinement  celui qui doit me remplacer .

Conclusion 

• nouveaux débouchés, revoir les  prix , les remises ?
  • Malgré la qualité de notre production, nous ne pouvons pas augmenter les prix en proportion  de la hausse de nos charges.
  • Nous cherchons de nouveaux débouchés. Marchés ? Oui, mais le manque de main-d'œuvre fiable est un frein. Où trouver les  salariés  aujourd'hui qui  se lèverait à 4 h du matin chaque samedi, dimanche ou jour de marché pour travailler ?
  • Reprise d'AMAP ? Nous le souhaitons ! 
• Vos paniers AMAP
  • Est-ce qu’on peut réduire un peu les remises sur les paniers et revenir à des niveaux comme au début ? Comme expliqué pourquoi  plus haut,  il y a une justification .
  • Au renouvellement des contrats  , augmenter le montant des contrats ? Pour les petits paniers à 14 € / 2 semaines , c’est clair, c’est indispensable.   Pour les moyens et grands paniers / 2 semaines  , çà ne serait pas superflu .!

               A vous de voir  de combien, mais 10 %  au  minimum  et  le maxi de ce que vous pourriez  faire serait  encore mieux !